Les savøir-faire

#Design-et-Art / Le Suprématisme : entre néant et absølu

Cet article n’a pas pour objectif de présenter le mouvement d’une façon quelconque. L’intérêt, se trouve dans les questions que l’on va se poser, les débats qu’elles vont engendrer. Cet article peut vous faire réagir, n’hésitez pas à intervenir et à me donner vos impressions. 


 

Le XX siècle marque un changement radical dans la forme pictural mais aussi dans son approche. En effet, une nouvelle ère nait, on abandonne le recours au prétexte figuratif, le motif disparait et la peinture se libère ainsi de l’observation, de la description et de la représentation. La peinture devient autonome.

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Kandinsky en 1910, on considère ce tableau comme le premier appartenant au mouvement de la peinture abstraite

« Un jour que j’étais à Munich j’ai eu une expérience hallucinante. C’était au crépuscule, je venais de rentrer chez moi, ma boîte de peinture sous le bras, quand tout à coup, mon regard se posa sur un tableau d’une beauté indescriptible qui était imprégné d’une lumière intérieure. Pendant un moment, je restais saisi, puis rapidement j’allais vers cette peinture énigmatique dans laquelle je ne pouvais voir que des formes et des couleurs dont le contenu m’était incompréhensible. La réponse de l’énigme vint immédiatement : c’était l’un de mes propres tableaux couché sur le côté contre le mur […] alors je sus pour de bon que le sujet portait préjudice à mes tableaux »

« Alors je sus pour de bon que le sujet portait préjudice à mes tableaux »


 Une nouvelle vision

Par la fondation du mouvement [l’Art Abstrait], une nouvelle vision de la représentation naît. On ne cherche plus à reproduire notre monde en l’imitant mais l’artiste cherche dorénavant à transmettre sa vision  intérieure, du monde.

Wassily Kandinsky est considéré comme l’initiateur du mouvement. Dès le débuts des années 1910, il renonce à représenter la réalité et chaque tableau se présente comme une symphonie de taches colorées qui éclatent en tous sens. Il cherche sans cesse à transmettre ses émotions profondes, la peinture est pour lui le langage de la sensibilité, qui dit avec des formes et des couleurs ce que les mots ne peuvent exprimer. L’art gagne une liberté absolue, l’artiste peut alors exprimer ses sentiments au plus profond de lui. Vers 1916, c’est à dire au milieu de la première guerre mondiale, Kandinsky de retour en Russie, adopte des coloris plus sombres, illustrant ainsi le climat pessimiste de son époque.

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1916, Kandinsky

Un art visant la sensation et rejette la représentation

La première caractéristique propre à ce mouvement est l’abstraction géométrique, secondement l’intérêt est d’adopter une démarche spirituelle voulant se détacher du monde des objets en retrouvant la pureté, le vide la dimension spirituelle de l’Homme. Concrètement, le peintre utilise des moyens abstraits (triangles, cercles, lignes), ses tableaux sont souvent composés de noir pur ainsi que de blanc (semblable au futurisme, voir article : « Le Futurisme, une Révølution »). Kandinsky considérait que les couleurs et les formes pouvaient communiquer des vérités spirituelles, cachées derrière les apparences quotidiennes difficiles à décrire par les mots.

« La couleur est le clavier. L’oeil est le marteau. L’âme est le piano, avec ces nombreuses cordes. L’artiste est la main qui fait résolument vibrer l’âme au moyen de telle ou telle touche. » // Kandinsky


Le symbole du suprématisme : le carré

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Carré noir sur fond blanc, Malevitch en 1915

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Carré blanc sur fond blanc, Malevitch en 1917. On considère cette oeuvre comme l’aboutissement du mouvement

Pourquoi avoir choisi un carré ? 

En règle générale Malevitch utilise seulement trois « formes » : le carré, le cercle et la croix. Cependant, le carré est la forme représentative de ce mouvement. En effet, les formes utilisées par ce mouvement sont dites « bidimensionelles », elles se forment sur deux dimensions. Le carré est obtenu par une synthèse scientifique et non naturelle. « La forme zéro à partir de laquelle toute unité visuelle est dérivée ».

« Quand il me vit, il me dit tout bas: nous serons tous crucifiés. Ma croix, je l’ai déjà préparée. Tu l’as sûrement remarquée dans mes tableaux ».

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Exposition « 0.10 » de Malevitch en 1915


Un mouvement qui casse les codes

Il est évident que le suprématisme s’apparente à un mouvement qui souhaite casser les codes. Lorsque j’emploie ‘casser les codes’, je veux insister sur le fait que l’artiste veut marquer une rupture avec le passé. Oublier tout signe extérieur et ne se concentrer que sur son oeuvre, rien ne joue sur l’oeuvre, c’est l’artiste qui joue avec les sens. Une toute nouvelle conception de l’art naît durant une période où le monde est en guerre, ‘la Première guerre mondiale’ aura un impact sur les artistes, on remarquera que les tableaux s’assombrissent durant la période 1916-1921.

Qui aurait pu penser qu’un « simple » carré noir sur un fond blanc, s’apparenterait à de l’art ? 

Le Suprématisme peut se résumer comme « l’apologie du non-art ». « Non-art » dans le sens, d’une rupture avec l’art. Pourquoi le « suprématisme » ? Tout simplement parce que les artistes appartenant à ce mouvement qualifient leurs travaux comme l’état suprême de l’art. En effet, on remarque un évident lien entre le vide et l’absolu, un carré noir sur un fond blanc pourrait se résumer comme une oeuvre ultra simpliste… Mais, en étudiant les coloris choisis par l’auteur, on peut penser que le noir contraste du blanc peut se résumer comme un travail ultra technique, par la simple opposition de deux forces : le blanc et le noir. Indépendant de tout aspect social, politique, économique ou religieux, son objectif est de répondre et de satisfaire aux sens par la beauté et l’harmonie. Cependant, si on se réfère aux explications de Malevitch on ne peut alors apporter une explication rationnelle, dans le sens où cette peinture ne répond qu’aux sens et est dépourvu de tout éléments extérieurs. Selon moi, bien que l’auteur insiste sur le fait que cette peinture soit « sans sens », j’attribue une explication qui est la plus rationnelle : l’opposition du blanc et du noir refléteraient une fracture entre Communiste et Tsariste. Ce qu’on pourra également constater dans carré rouge sur fond blanc (1915), à savoir l’opposition Communiste (rouge) / Tsariste (blanc).

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Carré rouge sur fond blanc, 1915, Malevitch

Critique d’un monde superficiel 

Malevitch abordera trois éléments, en lien avec sa peinture. Le premier est le système.

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Le système à savoir l’activité de l’Homme. Initialement prévu pour répondre aux besoins vitaux de l’Homme, le système s’est alors transformé en système pervers. Par cela on entend la société de « sur-consommation », qu’il appellera « la sphère de la mangeaille ». Concernant l’art et le système, selon Malevitch l’art est devenu outil pervers d’un système. Ceci vient s’ajouter à une question que l’on se pose sans cesse : « l’art peut-il se vendre ? »  Malevitch critique ce système superficiel corrompu par l’argent. Il se passionnera pour l’idéologie communiste, il est très hostile à ceux qu’il appelle les ‘matérialistes’.

Kazimir Malevitch réunit la religion dans les catégories matérialistes. Système vide de sens qui a pour objectif de satisfaire le vide du « non-savoir de l’Homme ».

« Par les chasubles, les artistes ont caché les prêtres et par les chasubles d’autres leaders ont trompés le peuple par la beauté, car la beauté a caché le visage de la réalité »

La Science ne pouvant pas tout expliquer, c’est alors la religion qui « comble » le vide par la bêtise, tout en exigeant d’y croire.


Le Suprématisme, un mouvement Révolutionnaire

Le climat dans lequel vit Malevitch (et en général les avants gardes Russes) est marqué par une certaine envie de révolution. Une envie de changement, Malevitch est un Soviétique. Il a opéré durant la période des Révolution Russes (1917). Ses idéaux étaient nettement influencés par les idéaux communistes Révolutionnaires. En 1915, Malevitch aborde alors la peinture d’un oeil différent. Il élabore le suprématisme coloré. La couleur rouge (vu plus haut dans l’article) symbolise le pouvoir et la révolution. Le blanc : l’espace infini. Un esprit révolutionnaire prend le peuple Soviétique, une envie de changement… Et elle s’opère également par le biais de la peinture. Malevitch frappa d’un grand coup en présentant ses oeuvres Révolutionnaires en 1915, lorsqu’il présenta à la dernière exposition futuriste de Moscou ses 35 toiles composées uniquement de formes géométriques simples. Il accompagna cet ensemble d’un manifeste (un certain guide) dans lequel il décrivait son oeuvre comme l’icône de son temps, une nouvelle forme de pensée en rupture avec le passé.

J’ai trouvé intéressant de rapprocher le mouvement du « Suprématisme » et le mouvement  du « Futurisme ». Avant de lire cette partie de l’article, je vous invite à (re)lire mon article sur le Futurisme (Le Futurisme, une Révølution).

Ces deux mouvements abordaient le monde d’un oeil différent mais les deux voyaient le travail de peintre indépendant du monde extérieur. C’est à dire que dans le cas du futurisme, on devait rompre avec le passé et voir vers le futur. Malevitch insiste sur le fait que l’artiste doit s’écarter du monde extérieur et éviter de s’y soumettre. Cependant, dans le suprématisme, passé, présent comme futur coexistent.

Dans ces deux mouvements on voit le monde en perpétuel mouvement. Dans le futurisme, on prône la vitesse, dans le suprématisme l’image représente un moment dynamique en cours. On retrouve dans les deux mouvements l’idée d’une peinture pourvue de lignes.

«le Socialisme est la dernière étape vers le Suprématisme non figuratif»

Les deux mouvements picturaux furent des mouvements révolutionnaire, précurseurs d’une nouvelle vie économique et politique.

Année 1917, certains peintres Futuriste se tournent vers le Suprématisme. Entre 1910 et 1915, on rattache le Cubisme au Futurisme : le Cubo-Futurisme. Le Suprématisme découle directement du Cubo-Futurisme. C’est pour cela que l’on admet totalement un lien entre futurisme et suprématisme.

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Cubo-Futurisme, Alexandra Exter On retrouve ici la synthèse des deux mouvements : la vitesse et la forme des objets (lignes)

 Musique électronique et Cubo-Futurisme 

Il m’a semblé évident de mettre en lien la musique électronique et le Cubo-Futurisme. J’ai donc décidé pour cela de vous faire voyager dans le monde du Cubo-Futurisme, tout en sélectionnant une track de musique électronique qui serait en accord avec une peinture [Cubo-Futuriste]…

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Architecture / Suprématisme


 

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Cet article Les Savøir Faire est terminé mais le débat n’est pas clos… N’hésitez pas à prendre parole. Si vous avez aimé cet article, partagez.

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Le Mouvement Gabber // La Techno à 180 BPM, version Hardcore

Mouvement Underground des années 90, le Gabber est un « sous-genre » de la Techno, qu’on qualifiera d’Hardcore. Il faut distinguer deux vagues de Gabber : early hardcore (1990) et mainstream Hardcore (années 2000). Le sons gabber se caractérise par un rythme plus rapide que la Techno (170 à 200 BPM), on y retrouve les thèmes de la violence et de la drogue, souvent par le biais de sons distordus et industriels. tumblr_n1hwg3iUKL1qkcj9ro1_1280.png

20 ans après ses débuts, le mouvement Gabber plaît encore à une partie de la population, pour sa radicalité… Sur Place a décidé de se plonger dans ce mouvement. Étant moi-même fan de musique électronique et également compositeur, j’ai été interpellé par ce mouvement qui repousse les normes. Mois de Mai sur Paris a eu lieu, la Gabber Expo, mini-festival sur 2 semaines au rythme de la culture Gabber. J’ai rencontré Paul Orzoni, organisateur de la Gabber expo.

Sur Place :  Salut Paul, comment vas tu ? 

Au top ! Je suis Paul, dj/producteur, membre du label Midnight Trouble, du collectif Casual Gabberz et organisateur avec Maxime Aprile du mini-festival Gabber qui s’est déroulé le mois dernier au Point Ephemere.

Sur Place : Qu’est ce qui t’a poussé à te lancer dans le mouvement Gabber ?
Je crois qu’il y’a une espèce de fascination qui remonte à l’enfance, un truc inconscient qui m’a attiré vers ce courant, Et puis en tant que producteur j’ai toujours été attiré vers certaines sonorités qu’on retrouve dans cette musique. Il y’avait aussi un truc indéniable dans l’air, d’un côté la vague trap/edm, un besoin de violence sonore et de l’autre un retour au 90s, une envie de rave. Tout ça réuni m’a donné l’envie de parler de ce courant méconnu et pourtant si influent. Ce qui a vraiment fait le déclic pour l’expo c’est la rencontre avec les gens d’ID&T/Thunderdome. je leur ai parlé de mon idée et il m’ont donné leur soutien, ouvert leurs archives etc. C’est de là que tout est parti il y’a trois ans maintenant.
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Sur Place : Présentes nous le mouvement, d’où ca vient ? Comment c’est arrivé en France et quelle est l’objectif de ce mouvement ?
Le mouvement Gabber viens des Pays-Bas. Il a été popularisé dans des clubs de Rotterdam comme Le Parkzicht ou le Energiehal au début des années 90 puis a vite envahi tout le pays devenant un véritable phénomène populaire, un mode de vie avec son look, sa danse, sa musique, ses codes. En France, la musique est arrivée mais la scène est assez différente. Je ne pense pas qu’on puisse parler d’objectif du mouvement. Le Gabber c’est avant tout un esprit festif et fraternel (gabber veut dire « pote » en argot amstellodamois). Aucun message politique, juste la fête, la musique, les potes.
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Sur Place : Quel est le concept de Gabber Expo ?
L’idée de Gabber expo était de parler du mouvement, de ses origines et de son histoire à travers des documents d’archive, de parler de l’aspect social et de son ancrage au travers de portraits documentaires mais aussi de mettre en perspective le courant et montrer son influence sur la création contemporaine. Au delà de l’aspect visuel qui est en soi déjà un sujet nous souhaitions faire vivre l’expérience Gabber avec du clubbing, des cours danse et une soirée de projection toujours avec cette approche : des origines du Gabber à son héritage.
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Sur Place : Les médias de masse nous présentent le mouvement Gabber comme une Techno de bourrin, de drogué et de Skinhead… Qu’en penses-tu Paul ?
Musicalement c’est radical et on peut parler d’un son agressif. « Drogué » ? Toute les musiques ont leur rapports aux drogues (voir les bios d’artistes de jazz ou de rock ou même aller un dimanche à la Concrete ) donc oui et en même temps s’arrêter là-dessus c’est un choix sensationnaliste tout comme parler des skins qui ont pu gangrener la scène à un moment. C’est très réducteur par rapport à ce qu’est ce courant. J’espère que l’expo aura quand même contribuer à donner une autre image.
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Sur Place : À ton avis, pourquoi le gabber ne plaît qu’à une petite partie de la population ?
Le son est radical, puissant. ça peut repousser, il y’a un temps d’adaptation. Je pense aussi que c’est une musique qui se vit. On peut pas vraiment dire à quelqu’un qui ne connait pas « tiens écoute ce petit morceau de Gabber ». Vaut mieux l’emmener direct en event.
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Sur Place : C’est toujours d’actualité, le gabber portant une paire de Air Max X Bombers ?
Oui. Le look originel jogging australian / air-max est toujours arboré.
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Sur Place : Gabber expo c’est juste éphémère ou ça va reprendre ?

On souhaite faire grandir le projet, peut-être le faire voyager. Et on va continuer les soirées avec Casual Gabberz.

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On est d’ailleurs tous les mercredi du mois de Juin chez Moune. Gratuit avec pleins d’invités (Ariel Wizman, Minimum Syndicat, Voiron, Ideal Corpus, Evil Grimace…) 

Cliquer sur le lien

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Voyage en 10 sons : prenez part au voyage…

Bonus – Plus orienté Techno

Le mouvement Gabber est un genre musicale que j’apprécie, le travail de Paul et de son crew est impressionnant et les Gabber Expo sont uniques, Sur Place supporte, suivez-vous aussi la résistance Gabber !

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#Design-et-Art / Le Futurisme, une Révølution

 » La splendeur du monde s’est enrichie d’une beauté nouvelle : la beauté de la vitesse  »  Manifeste du futurisme, Filippo Tommaso Marinetti

Le 20 Février 1909, dans les colonnes du Figaro parait le manifeste du Futurisme. On y retrouve quelques règles fondamentales qui formeront ce courant : la vitesse et les mouvements devraient apparaitre dans les oeuvres, tous les mouvements doivent être reproduits. La violence se retrouve explicitement dans le manifeste du futurisme. Ils veulent agir par la violence, cependant la violence de certains arguments avait d’abord comme objectif de créer la polémique, de « choquer le bourgeois ». Selon, ce manifeste la ville serait bien plus belle que le naturel, en soit c’est donc la main de l’Homme qui rendrait la nature plus belle. Tous les éléments urbains étaient glorifiés et les usines et les inventions modernes étaient représentées pour leur beauté. Philosophiquement, les futuristes pensaient que le passé n’aidaient en rien à construire l’avenir, il faut donc le détruire et penser au futur.

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Architecture Futuriste

 

Dès février 1910, les peintres que sont Boccioni, Russolo et Carrà rédigent un Manifesto dei Pittori futuristi, et affirme la nécessité de bouleverser l’art italien. Les peintres veulent que l’art participe à une  » tourbillonnante vie d’acier, d’orgueil, de fièvre et de vitesse. « . En somme, le manifeste du futurisme joue le rôle de pilier pour le mouvement futuriste. L’intérêt de ce mouvement est donc de provoquer et créer le scandale. Au delà d’être un mouvement, le futurisme se révéla être une véritable façon de penser et de vivre. Nous le verrons par la suite. Avant tout replongeons nous, historiquement dans le futurisme…

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Umberto Boccioni

Le futurisme est un courant du 20ème siècle, qui se caractérise par une recherche de l’expression picturale du mouvement. On peut rattacher ce courant au cubisme, où on y voit parfois une géométrisation des formes. In fine, ce mouvement est fondé sur la fascination des machines, de la vitesse, de la violence et de la décomposition des mouvements.


Le contexte

Le manifeste du futurisme se place dans un contexte d’avant-guerre où le climat social et politique est particulièrement tendu. Une nouvelle vague de jeunes veut changer radicalement le monde. Cette révolution passerait par la destruction des valeurs du passé, à la faveur de la machine et de la vitesse. Cette vision du monde est radicale, certains allant même jusqu’à prôner les valeurs fascistes, on le verra par la suite. L’esprit qui anime le mouvement est révolté et révolutionnaire.

Le rapport au fascisme

Lorsque l’on parle de futurisme, nous sommes dans l’obligation de lier ce mouvement au fascisme. Le futurisme proprement dit s’essoufflera avec l’arrivée du fascisme au pouvoir au cours des années 1920, mais le mouvement aura permis un questionnement sur l’appréhension visuelle du mouvement. Ce mouvement futuriste cherche un guide, un moteur du extérieure au mouvement. Mussolini était le candidat parfait, il jouerait le rôle de guide. L’exemple le plus frappant est celui de la sculpture : le mouvement ( par le guide ), vers un objectif… Mussolini adhère donc logiquement au fascisme mais cela est dramatique.

La beauté et le futurisme

L’objectif n’est pas de créer le « beau ». En effet, plus on fais le beau et plus l’art se normalise aux critères de beauté. Or l’objectif est de choquer, le choc n’est pas « normal ». En se référant à la « double nature de l’Homme » (Kant), alors on observe que quand il n’y a pas d’équilibre entre la raison et la sensibilité, alors il y a déséquilibre donc violence. On pourrait penser que ce mouvement puise sa haine et sa volonté de violence dans un déséquilibre.

L’architecture Futuriste

Il faut distinguer la première école de pensée et la seconde, intéressons nous à la première… Historiquement il s’agit d’une architecture propre au mouvement Italien du 20ème siècle, la seconde est dans une acceptation plus générale un design architectural d’inspiration de science-fiction. Au début du XXème siècle, prend forme une architecture anti-historique ( rompre avec le passé ), caractérisée par de longues lignes horizontales suggérant la vitesse, le mouvement et la violence : c’est le futurisme architectural.

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Croquis du film Métropolis

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Croquis de Antonio Sant’Elia

Ce que j’ai trouvé intéressant de faire c’est de comparer l’architecture futuriste au mouvement moderne et en particulier les projets de Le Corbusier.

C’est évident que le futurisme a un lien avec le modernisme sur au moins un point : les futuristes sont fascinés par le modernisme. À partir de ce moment là, ils ne peuvent qu’être liés… Ils se rapprocheraient sur leurs vision de l’architecture : l’organisation de l’espace. Chacun pensait qu’il fallait organiser l’Architecture en fonction de la vie de la cité. Cependant l’architecture futuriste se veut plus complexe, une organisation plus aboutie entre les différents bâtiments. Dès les années 1920, Le Corbusier et Ludwig Hilberseimer font le projet de villes contemporaines en écho au travail de Sant’Elia ( cité futuriste ).

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Le Corbusier X La Citte Nuova

 

Au final, ce sujet m’a beaucoup intéressé. Venant d’Italie, j’ai voulu en connaitre plus sur l’histoire du Design Italien. J’ai d’autant plus apprécié que ce sujet à été au coeur des débats, il a fait polémique avec son rapprochement avec le fascisme. Enfin, étant amoureux des créations de Le Corbusier j’ai trouvé intéressant de comparer ses oeuvres, aux oeuvres futuristes.

N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires ! Si vous avez aimé cette article #Design-et-Art, je vous prie de partagez !

À bientôt !

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